Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/90

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
85
Mon berceau

Je comprends maintenant pourquoi les orléanistes la regrettent avec désespoir ; c’est ça qui amuserait le prince Gamelle, l’amoureux transi des vieilles grues !

Silvestre a prétendu quelque part que le cochon, animal essentiellement propre, poétique et sentimental, avait été dépravé par le contact de l’homme ; quand on a le courage de fouiller nos vieilles annales, de voir ce qu’était la Cité, ce morceau du premier arrondissement, on ne tarde pas à croire qu’il doit avoir raison.

C’est encore dans la Cité que se trouvait la rue des Marmousets, de marmon (marbre), marmous (singe) ou simplement marmot.

Je cite ces étymologies parce qu’elles ont fait la joie des soi-disants savants, toujours heureux d’épater le public.

Là, un barbier célèbre rasait ses clients, c’était simple : premier mouvement, il vous coupait le cou d’un autre… coup de rasoir ; second mouvement, il vous flanquait dans sa cave par une trappe ; troisième mouvement, comme sa cave était commune avec celle de son excellent compère et voisin, le pâtissier, il s’empressait, de concert avec lui, défaire avec votre carcasse d’excellents pâtés de chair humaine dont raffolait toute la