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LA COMPAGNIE GÉNÉRALE

la compagnie est là pour vous le rappeler brutalement !

C’est beau la forme, le capital, la puissance de l’argent, de la routine et du monopole, mais enfin il ne faudrait cependant pas pousser cette démonstration par l’absurde, entreprise par la compagnie elle-même depuis quelque temps, par trop loin, car le Conseil municipal de Paris, aussi débonnaire qu’il soit, aussi bien que la population, pourrait peut-être finir par se réveiller et par envoyer promener les omnibus et leur fameux monopole d’un revers de main.

Aussi bien les commerçants, les petits boutiquiers de tous les quartiers excentriques de Paris, affolés par les menaces de la compagnie, rédigent-ils en ce moment des pétitions où les signatures s’alignent par milliers ; au nom du bon sens et de la justice, espérons que le Conseil municipal les écoulera d’une oreille favorable[1].

J’allais clore ces courtes notes, écœuré de tant de bêtise jointe à tant d’arrogance de la part de la compagnie générale des omnibus, lorsque l’on

  1. Ceci était écrit en juin 1891, depuis la compagnie a commis mille antres abus et aujourd’hui il est question de supprimer toutes les lignes en dehors des anciennes barrières, c’est elle qui le dit ; les quartiers excentriques ont la ceinture et n’ont pas besoin de têtes de ligne. La Compagnie des Omnibus est bien le monopole qui s’est rendu le plus odieux aux Parisiens par ses allures cavalières, tranchantes et grossières.