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LE PARQUET ET LA COULISSE

pourquoi, non contents d’avoir arraché au marché libre une partie de ses valeurs, ils ont inscrit au marché à terme les obligations mêmes de nos grandes lignes de Chemins de fer. En agissant ainsi, MM. les agents de change ont fait plus que favoriser le jeu, ils ont risqué et risquent tous les jours de produire des fluctuations sur nos premières valeurs et un déclassement desdites valeurs, qui pourraient porter un coup funeste au crédit national. Puis, non contents de ces premiers exploits, ils ont fait fermer la Petite-Bourse du soir, au Crédit Lyonnais, et forcé les malheureux coulissiers à se promener, les pieds dans la boue, ce qui n’est pas une solution.

Aujourd’hui, ils veulent interdire les applications directes dans les maisons de banque ; c’est de la pure folie et c’est à croire qu’ils veulent provoquer leur déchéance pour obtenir la forte somme, mais c’est un piège dans lequel on ne tombera pas.

Je l’ai déjà dit maintes fois, ailleurs : puisque MM. les agents de change sont à la tête d’un monopole, d’un privilège et qu’ils ont la loi pour eux, qu’ils fassent donc supprimer purement et simplement la Coulisse.

Seulement, il y a à cela un tout petit empêchement, c’est que, depuis longtemps, ils ont cédé tout ou partie de leur privilège. Il y a donc