Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/258

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
253
mon berceau

de tout, des œuvres classiques, des gravures cyniques, des romans licencieux et des pères de l’Église.

Il n’y a pas à dire, si le Palais-Royal a donné naissance aux cabinets de lecture, il a fait mieux, depuis le milieu du siècle dernier jusqu’au milieu de celui-ci, pendant cent ans, avec ses libraires-éditeurs, il a véritablement été le centre littéraire et intellectuel de Paris, de la France entière ; tous les grands noms du monde de l’esprit y ont vu leurs œuvres éditées, y ont passé une bonne partie de leur vie à flâner ou à discourir dans la boutique de leur éditeur, qui était parfois un ami et, certes, cela valait bien la peine d’être constaté, car ce n’est pas un mince honneur pour le Palais-Royal et ça le lave en partie des souillures ignobles que lui ont fait subir trop longtemps les d’Orléans.

Aujourd’hui il ne reste plus un seul éditeur au Palais-Royal et la maison Dentu elle-même, la dernière, a fui dans la Cour des Fontaines, il y a quelques années, comme je viens de le dire.

Mais ce n’est pas tout, et il était dit que dans la plupart des métiers ou des industries parisiennes, le premier arrondissement continurait son rôle d’initiateur.