Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/256

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
251
mon berceau

cabinet de lecture, qui est née au Palais-Royal et s’étendait jusqu’au jardin des Tuileries qui en possédait un, fort achalandé, qui a résisté longtemps et dont nos pères se souviennent parfaitement, est complètement morte aujourd’hui ; c’est à peine s’il reste quelques loueurs de volumes, de romans à emporter chez soi, mais le cabinet de lecture proprement dit, tel que nous l’avons connu jusqu’à la guerre, a été tué par la presse quotidienne à bon marché, à un sou. Cela prouve que la lecture est à la portée de tout le monde aujourd’hui : ne nous en plaignons pas.

Sous la Révolution, les cabinets de lecture du Palais-Royal firent fureur avec les pamphlets, les romans et les publications à scandale.

Édouard Fournier, dans Paris à travers les âges, a donné une curieuse description des librairies du Palais-Royal, en en laissant cependant les trois quarts dans l’oubli et en ne parlant que des plus célèbres. Gattey publiait les actes des Apôtres de Riverolles [sic) et de Champcenetz, il fut remplacé par le girondin Louvet qui avait écrit lui-même Faublas et qui fut très aidé dans son métier par sa courageuse femme Lodoïska.

Joseph Pain tenait, au no 45 des galeries, la librairie des Trois bossus ; il publia un journal