Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/250

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
245
mon berceau

touchera moins que vous lui offrez, mais si, comme je l’espère, le monde s’empresse à venir pour le voir, il sera amplement récompensé de son talent.

Cet arrangement, qui satisfaisait les deux parties, fut accepté ; comme l’avait jugé Tristan, la pièce eut un succès des plus complets, et à partir de ce jour les droits d’auteur demeurèrent fixés au neuvième de la recette. »

Ce n’est pas autant le fait lui-même, qui touche cependant de près les gens de lettres, qui me semble merveilleux en cette affaire, que le désintéressement de ce brave Tristan qui pousse son ami. Non, voyez-vous d’ici Sardou poussant un jeune ? on lui prend ses idées et l’on cherche à l’étrangler ensuite, c’est bien plus pratique. Voilà pourquoi cette bonne pâle de Tristan m’est si sympathique.

Mais ce n’est pas tout, si les auteurs crevaient de faim, comme le reste du peuple, la monarchie avait fait de Paris en général et les d’Orléans du Palais-Royal en particulier, un véritable coupe-gorge.

Aussi, en 1792, les administrateurs de la police parisienne qui avaient voulu apporter un peu d’ordre au milieu de cette pourriture, étaient obligés de lancer une proclamation aux provin-