Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/239

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
234
la prostitution

espèces de vers mis dans la bouche d’une impure de bas étage :

Hélas ! pour la beauté, quel séjour est égal
À celui des remparts et du Palais-Royal ?
C’est là qu’en espaliers les Grâces arrangées
Aux regards des passants font briller leurs appas,
Semblables à des fleurs qui naissent sous leurs pas
Et dont la quantité rend les voix partagées.

Les chroniques du temps sont pleines de détails sur la beauté, les charmes et les talents secrets de la Montausier, de la belle Zulima, de la blonde Sophie Beau-Corps, de l’incomparable Élisa, qui était chez la Destaing, de la belle Romain, de cent autres, sans compter les bouquetières, les modistes et toutes les Circès vagabondes, comme on les appelait alors, qui avaient valu aux fameuses galeries de bois, remplacées par la galerie d’Orléans de 1828 à 1829, le surnom pittoresque de Pince-Fesse.

En voilà assez, n’est-ce pas, sur ce sujet, et si l’on veut des détails, ils abondent dans les chroniques galantes depuis Louis XIV, on peut dire, jusqu’à Louis-Philippe, sans compter cet aimable Rétif de la Bretonne, qui a conté ces histoires du Palais-Royal en homme convaincu, en ancêtre direct d’Armand Sylvestre.

Le Palais-Royal se meurt, dit-on, c’est exagéré ;