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la prostitution

était miné par les eaux souterraines et que cloaque, il allait disparaître en cloaque.

Cependant on a vu comment le cloaque a assez bien résisté jusqu’à ce jour aux fameuses infiltrations.

Ce qui surtout est amusant, c’est de voir que le vertueux Mercier lui-même trouvera un jour son chemin de Damas, en faisant du Palais-Royal ce portrait presqu’aimable :

« Le Palais-Royal est le point unique du globe ; c’est la capitale de Paris ; c’est un séjour enchanté, une petite ville luxueuse enfermée dans une grande, le temple de la volupté, d’où les vices brillants ont banni jusqu’au fantôme de la pudeur. Tout y est réuni : jeux, spectacles, cafés, traiteurs, cabinets de lecture ; femmes très douces et très accommodantes à tout prix. Libertinage éternel. »

Néanmoins, on sent que Mercier ne se complaît guère dans ces études, tandis que Rétif de la Bretonne, dans les filles du Palais-Royal, parle d’elles avec complaisance et volupté, s’enivre de leur parfum… odor di fimina et se compare modestement à Pétrone, pour avoir écrit scrupuleusement et avec un véritable amour, leur histoire.

Sous le nom de M. Aquilin des Escopettes, on le voit suivre tout le vilain gibier dont il aime tant