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mon berceau

Comme cette constatation attristée et mélancolique de Bachaumont est amusante ; on sent que le pauvre homme regrettait les minois provocants qui ornaient la promenade !

En parlant du Palais-Royal pendant la Révolution, Fournier, de son côté, a laissé tomber de sa plume les curieuses lignes suivantes :

« Pendant le Directoire, la politique fut morte ou muette. Une autre fièvre s’empara du Palais-Royal et on fit ce dont Chaumette semblait avoir flairé les horreurs, lorsqu’un jour du mois de juillet 1793, dans un de ses moments de bon sens et de morale, il faillit en ordonner la fermeture, devançant ainsi une idée de Merlin, qui voulait en faire une caserne et un projet du ministre Benesech, en l’an v, qui prétendait pouvoir l’assainir de toutes les façons, en le faisant traverser par quatre rues. »

Heureusement que ces projets de vandalisme bête n’ont pas été mis à exécution. Si l’on veut se faire une idée des mœurs étranges du Palais-Royal à cette époque, il faut lire Mercier et Rétif de la Bretonne, qui donnent une série de tableaux très vécus que je ne puis rapporter ici.

Mercier allait jusqu’à dire que le Palais-Royal