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Les diligences

seau, du Bouloi, etc. Dans cette dernière rue la Ville de Paris avait même installé un bureau central pour la visite des bagages, et que l’on descendit des Messageries, des Laffitte et Gaillard, des Françaises ou des Gondoles, il fallait bien passer par là.

Toutes ces allées et venues des voyageurs inquiets, affairés, pressés, jetaient une animation extraordinaire dans ces rues étroites, où les postillons faisaient claquer leurs fouets et les chevaux sonner leurs grelots ; l’un attendait avec impatience la poule noire et celui-là venait assister au départ de la poule grise… Depuis les chemins de fer ont tué tout cela, les cours elles-mêmes ont disparu sous la pioche des démolisseurs et ont fait place à des maisons de rapport, mais cependant le premier arrondissement n’a point à se plaindre : il a les Halles Centrales, la Bourse du Commerce, la Poste et mille autres choses et les chemins de fer, en centuplant l’importance de Paris, en ont fait le premier arrondissement de la première ville du monde !… Je l’ai déjà dit, mais c’est une constatation utile qu’il est bon de refaire de temps en temps.

En 1870 l’ancienne Compagnie des Messageries royales avait encore son bureau dans l’immense local de la rue Notre-Dame-des-Victoires, occupé en majeure partie par les Messageries maritimes,