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Les diligences

Eh ! la pauvre, que dirait-elle maintenant si on l’emmenait dîner à Bordeaux après avoir tranquillement déjeuné en train-restaurant ? et Napoléon Ier lui-même qui affirmait qu’ « on peut mesurer les progrès de la prospérité publique aux comptes des diligences », nous parait bien rococo ; en voilà un qui n’est plus dans le train !

Je ne veux pas faire ici l’histoire des diligences, il y aurait longtemps que la direction des ballons serait trouvée avant que je n’ai fini, mais simplement rappeler les noms des plus célèbres de celles dont les syllabes chantantes, sonores et pittoresques évoquent encore dans notre esprit les images d’antan, avec, en même temps, un bon et doux parfum de sympathiques vieilleries.

Les Turgotines, lourdes, lentes, laides, furent remplacées en 1794 par les diligences, lorsqu’une loi se décida enfin à déclarer libre l’industrie des messageries. Alors, pendant cette période tourmentée, beaucoup d’entreprises surgirent comme des champignons ; grandes et petites étaient les bienvenues, elles n’avaient qu’un faible inconvénient, celui de tuer les voyageurs dans de larges proportions et sur les routes.

Aussi le décret impérial du 20 mars 1805 — saluez le marronnier — soumet toutes les entreprises de diligences à une autorisation préalable, avec une indemnité aux maîtres de poste.