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Les diligences


Lenteurs du passe — les baptêmes populaires — tuées par les chemins de fer — toujours en avant !


La grève des omnibus est terminée, heureusement terminée et, à ce propos, je pense qu’il n’est peut-être pas inutile de sacrifier ici même un peu à l’actualité rétrospective, si ces deux mots ne hurlent pas trop de se trouver accouplés, en parlant des diligences.

Aussi bien, la diligence de toute éternité a eu son berceau, a crû, est devenue grande fille et est morte dans le premier arrondissement ; c’est une enfant du quartier et je lui dois bien, à travers les récits charmants et déjà lointains de mes grands parents, ce souvenir attendri que l’on accorde à tous ceux qui ne sont plus.

Je relisais dernièrement quelques lettres de l’immortelle marquise, suivant le cliché consacré, et cette phrase m’a parue délicieuse d’archaïsme :

« J’ai vu passer les diligences ; je suis persuadée plus que jamais qu’on ne peut point languir dans une telle voiture ».