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mon berceau

Peu de temps après, il devenait un grand et un illustre illustrateur, le qualificatif n’est pas de trop et la Bibliothèque rose, le Tour du Monde, les ouvrages destinés à la jeunesse, édités par Mame et Hetzel, lui devaient en grande partie leur succès.

Malgré ce labeur incessant, absorbant et tuant de l’illustration, de l’actualité au jour le jour, Bayard trouvait encore le moyen d’illustrer une édition de Molière et de faire des tableaux, dont la plupart sont devenus rapidement populaires et ont été reproduits à des millions d’exemplaires.

Ce diable d’homme avait beaucoup d’esprit, de flair, il connaissait le goût du jour et il savait en tirer parti avec une admirable finesse de touche.

Son Waterloo, qui remonte à 1875, fut acheté par la loterie nationale, Une affaire d’honneur, le Passeur, la Bande joyeuse, etc., sont encore dans l’œil de toute la génération présente.

Dans ces dernières années, il s’était mis à illustrer les romans à la mode, Numa Roumestan et bien d’autres ; dans cet ordre d’idées, on peut citer l’Immortel comme un chef-d’œuvre du genre.

Son crayon avait acquis une grande popularité à l’Illustration depuis de longues années aussi ; cependant, voilà deux ans qu’il était miné par une maladie de cœur ; il était allé demander à la