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mon berceau

utilement et puisque l’on possède un musée si bien éparpillé, répandu, émietté, que ce n’est plus un musée.

Et que l’on ne l’oublie pas, ce n’est pas seulement l’intérêt de la Comédie-Française que je défend là, mais bien l’intérêt artistique supérieur de la France, car nulle part on ne saurait retrouver une collection aussi riche, aussi palpitante, témoin vivant et réel de nos mœurs et de nos goûts artistiques d’autrefois.

Une solution s’impose, mais elle s’impose impérieusement ; réunir de suite la bibliothèque, les archives et toutes les œuvres d’art dont la nomenclature serait si longue, de la maison de Molière, et en faire un grand et seul musée-bibliothèque, digne de la Comédie, digne de Paris.

J’entends d’ici les objections, je les connais, elles sont de deux sortes et j’y répond victorieusement.

On me dit : 1o Vous ne pouvez pas séparer tout cela du théâtre ; 2o Il n’y a pas de place. Ce à quoi je réponds : il y a de la place et je ne sépare rien, puisque j’installe mon dit musée-bibliothèque de la Comédie-Française en plein Palais-Royal, dans les bâtiments occupés par la Cour des comptes qui, d’ailleurs, ne peut rester là dans des locaux insuffisants pour elle.

Je le répète, il y a là urgence et il suffit d’un