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la bibliothèque

Mais voilà, il faut, en historiographe sincère, que je dise la vérité jusqu’au bout : vous voyez bien tout cet entassement de merveilles littéraires et artistiques, dont je viens à peine de vous indiquer les grandes lignes ? oui, n’est-ce pas, eh bien, tout cela est lettre morte, tout cela ne sert presque pas et je vais vous dire pourquoi.

1° La Bibliothèque, les archives et tout le reste sont à la merci du feu ; car malgré l’électricité remplaçant le gaz, on sait combien un incendie est à craindre dans un théâtre ;

2° Les livres placés dans d’étroites galeries au quatrième étage sont sur trois rangées d’épaisseur sur les rayons, ce qui rend le travail et les recherches presque impossibles ;

3° La bibliothèque et les archives sont privées, mais très galamment les comédiens permettent à un homme de lettres, à un journaliste d’y faire des recherches, or, comme il n’y a pas de place, il travaille à côté de Monval, dans son cabinet, ce qui est fort gênant pour ce dernier, qui a souvent à recevoir des auteurs dramatiques et à traiter des intérêts qui ne regardent pas un tiers.

Tout cela est bas de plafond, trop haut d’étage, étriqué et dangereux et l’on arrive à une série de conclusions absurdes en maintenant ce statu quo désastreux, puisque l’on a une bibliothèque et des archives uniques dont on ne peut pas se servir