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L’ORATOIRE DU LOUVRE

ce n’est qu’en 1844, sous Louis-Philippe — naturellement — qu’elle a été cédée à titre définitif.

Aujourd’hui, le culte calviniste y est établi solidement ; en face, rue de l’Oratoire, il possède un consistoire fort luxueux, où réside le grand prêtre ou président du temple. L’église est toujours la même, sauf le fond, où l’on a supprimé l’autel et où l’on a fait, en élevant un mur, une fort jolie sacristie avec, au milieu, une grande table recouverte d’un tapis vert pour les mariages huppés de la colonie anglaise de Paris.

Aussi bien, puisque j’arrive au règne de Louis-Philippe, il faut que j’en dise un mot, puisque c’est surtout sous ce règne que l’oratoire du Louvre a brillé de tout son éclat.

On peut trouver dans la longue période de l’histoire de France des règnes plus mouvementés, plus dramatiques, on ne saurait en rencontrer un seul aussi canaille, hypocrite et plat que celui de Louis-Philippe, ce lourdaud qui n’était qu’un vulgaire Schiappini, fils d’un geôlier italien ; rien n’est extraordinaire comme de voir la France — ce grand pays — gouvernée pendant 18 ans, de 1830 à 1848, par un vulgaire aventurier étranger.

On sait que les rois et les empereurs ont toujours de grandes pensées : les deux grandes pensées du règne de Philippe Schiappini furent d’abord l’Embastillement de Paris, c’est-à-dire la