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préface

tière, grand explorateur lui-même, en disponibilité pour le quart d’heure, un tantinet sceptique.

Dès les premières paroles, il comprit la situation perplexe dans laquelle je me trouvais et faisant mine de partager mes angoisses, d’un ton paternel il laissa tomber lentement ces paroles :

— Eh, mon cher, c’est bien simple, on explore simplement la France ; avec un peu d’esprit, un joli style et un fort ragoût d’aimables anecdotes, il y a encore beaucoup à glaner.

— J’y ai bien pensé, mais hélas, vous savez bien que je l’ai fait aux trois quarts, ne m’occupant que des questions de chemins de fer et de transport.

— C’est vrai.

— Où aller alors ? de grâce, un sujet d’exploration bien gentil, pas trop loin, ou, je le sens, je vais mourir de consomption, en perdant ma dernière illusion.

— Mais, mon ami, sans en arriver à ces tragiques extrémités, il est parfaitement permis de s’inspirer des exemples mémorables que nous ont laissés d’illustres prédécesseurs dans la carrière ; vous ne devez pas ignorer qu’il y a des explorations à la portée de toutes les bourses et