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LE PARVIS

L’assassin était un homme des Guise, nommé Mauravert, qui put s’échapper.

Charles IX feignit ou ressentit réellement une vive indignation de cette odieuse tentative. Il vint avec sa mère visiter l’amiral et l’assurer de son amitié. Deux jours plus tard, dans la nuit du 24 août, le magnanime capitaine, qui avait refusé de céder aux craintes de ses amis, en s’éloignant de Paris, tombait victime du massacre de la Saint-Barthélémy. Des meurtriers, conduits par le duc de Guise, enfoncèrent la porte de son hôtel, et l’un d’eux, l’Allemand Besme, le frappa dans sa chambre. Son cadavre fut jeté par la fenêtre, traîné par les rues et pendu au gibet de Montfaucon où Charles IX alla l’insulter. »

En vérité, on reste stupéfait devant tant de férocité, jointe à tant d’hypocrisie, de la part de ce monstre qui portait la couronne de France sur la tête.

Comme on le fait remarquer plus haut, c’est bien le tocsin de Saint-Germain-l’Auxerrois qui donna le signal des épouvantables massacres de la nuit de la Saint-Barthélemy, sur l’ordre de ses prêtres, douces brebis du Seigneur, ministres d’une religion de paix, ce qui ne les empêchait pas de se plonger dans le sang de leurs frères avec une volupté sans seconde ; oh ! les braves