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MON BERCEAU

Quand on faisait trop de bruit devant l’église, ils ne dédaignaient pas, au bon vieux temps, d’aller faire le coup de poing devant le porche, pour la plus grande joie des dames de la halle, leurs fidèles clientes, ou bien clientes fidèles, comme vous voudrez.

Or donc, un jour Jean de Pont-Alais, acteur et auteur de mystères, ayant fait du bruit avec son tambour sur la place, pendant la messe, le curé quitte son église et vient donner un grand coup de pied dans le derrière du pauvre diable ; mais celui-ci ne perd pas la carte et coiffe incontinent le curé de son tambour en le reconduisant dans l’église ; on pense si le bon peuple du premier arrondissement d’alors se tordait de rire.

D’autres affirment que l’homme s’appelait simplement Jean Alais et que, vers 1730, on voyait encore à la pointe Saint-Eustache une grande pierre posée sur un égoût, en forme de petit pont et que l’on appelait le Pont-Alais. Il aurait mis là la pierre et, pour se rembourser d’une somme qu’il avait prêtée au roi, il faisait payer un denier sur chaque panier de poisson que l’on apportait aux halles.

Il voulût, dit la légende, être enterré sous cette pierre, dans l’égout du ruisseau des halles.

Quoi qu’il en soit de ce Jean Alais ou du Pont-Alais son combat homérique avec le curé de Saint--