Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/104

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
99
Mon berceau

De l’idée à la réalisation, il n’y a qu’un pas là-bas, et pour moi qui ait l’honneur d’être lié avec un certain nombre d’hommes d’État de l’Amérique du Nord, je me crois même autorisé à affirmer que les choses se sont passées de la sorte, et voilà pourquoi je salue en passant, comme un vieil ami, mieux, comme un vieux et dévoué serviteur, le mètre-étalon de la place Vendôme.

Ceci dit, je demande maintenant au lecteur la permission d’entrer dans quelques détails techniques, parce qu’ils sont de nature à jeter une vive lumière sur une dernière gaffe de nos savants officiels.

Le mètre est, chacun sait ça, la 40 millionième partie du méridien ; à la suite des travaux de Lacaille, la commission composée de Brisson, Lagrange, Borda, Laplace, Berthollet et Prony — ce dernier ne pensait guère léguer son nom à une rue d’horizontales de marque — donnait au mètre 443.44 de la toise de Paris, mais bientôt, en 1799, la valeur définitive du mètre — pour le moment — était fixée à 443 lignes 295936.

Plus tard Biot et Arago démontrèrent que la longueur du mètre, calculée par Méchain et Delambre, était un peu trop petite ; au lieu de 443 lignes 296, ces savants trouvèrent 443 lignes