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Mon berceau

ensuite de décimètres en décimètres, avec, en même temps, au milieu, une petite flèche qui indique la moitié du mètre.

À chaque extrémité de la ligne un coin de bronze marque le commencement et la fin du mètre et prévient le public charitablement qu’il ne peut pas aller plus loin.

C’est simple, c’est de bon goût, c’est commode, ça ne tient pas de place et tous les arrondissements de Paris devraient avoir ainsi un mètre-étalon à la portée de tout un chacun, imitant en cela l’esprit d’initiative bien connu du chef de file.

Cela me rappelle la coutume des Japonais qui vendent des cannes en bambou ; chez eux, avec l’indication, entre les nœuds, des jours, des mesures, des lettres, etc., c’est tout un almanach et tout un alphabet portatifs ; ce n’est déjà pas si bête et, pour mon compte, j’avoue que le mètre-étalon du premier arrondissement me séduit. C’est une leçon de chose qui est commode, et plus d’une fois je m’arrête devant pour voir un petit trottin se déhancher gentiment, en mesurant à grand’peine le lé de la robe en jaconas qu’elle vient d’acheter sur ses économies pour la fête de Saint-Cloud.

Aussi bien cette question du mètre est beaucoup plus importante qu’on ne se le figure en général ;