Page:Paul Sébillot - Littérature orale de la Haute-Bretagne.djvu/84

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Quand il fut arrivé à l’auberge où ses frères étaient retenus, il les délivra en payant à l’hôte ce qui lui était dû. Ils s’en vinrent avec lui ; mais ils étaient jaloux du succès de leur cadet, et comme ils passaient sur la chaussée d’un étang, ils se jetèrent brusquement sur lui, lui enlevèrent le Merle d’Or et le précipitèrent à l’eau, puis ils continuèrent leur route emmenant avec eux la Porcelaine et pensant que leur frère était noyé. Mais celui-ci, en tombant, se retint à un buisson de joncs et se mit à appeler au secours. Le petit lièvre accourut et lui dit :

— Prends ma jambe, et sors de l’étang.

Quand le jeune homme fut tiré de l’eau, le petit lièvre lui dit :

— Voici maintenant ce que tu vas faire : tu t’habilleras comme un Breton qui veut se louer comme garçon d’écurie, et tu iras proposer tes services à ton père ; là tu trouveras l’occasion de lui faire voir la vérité.

Le jeune homme s’habilla comme le petit lièvre le lui avait conseillé, et il se présenta au château de son père en demandant si l’on n’avait pas besoin d’un garçon d’écurie :

— Si, lui répondit son père, j’en ai bon besoin d’un ; mais le service n’est pas commode : il y a ici un petit cheval dont personne ne peut appro-