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voir s’il arriverait bientôt, et il s’arrêta à une auberge où il y avait joyeuse compagnie. Il y resta à boire et à manger.

— Ma foi, dit-il, c’est folie d’aller plus longtemps à la recherche de l’oiseau ; le bonhomme est vieux, et s’il meurt, j’aurai son héritage.

Au bout de quelque temps, le vieux seigneur, ne voyant pas revenir l’aîné de ses enfants, envoya le cadet à la recherche du Merfe d’Or ; le jeune homme prit la même route que son frère, et, arrivé au carrefour des quatre chemins, il jeta aussi son chapeau en l’air ; le chapeau tomba du même côté que la première fois, et il marcha jusqu’au moment où il arriva à l’endroit où son frère s’était arrêté. Celui-ci, qui était à la fenêtre de l’auberge, l’appela et lui dit de rester avec lui à se divertir.

— Tu as raison, répondit le cadet ; qui sait si en allant au bout du monde je pourrais trouver le Merle d’Or ? Au surplus, si le bonhomme meurt, nous aurons son héritage.

Il entra à l’auberge, et les deux garçons menèrent une vie joyeuse, si bien qu’en peu de temps tout leur argent fut dépensé ; ils devaient même à leur hôte, qui ne voulait plus les laisser partir et les retint jusqu’à ce qu’ils l’eussent payé, ce qu’ils ne pouvaient faire.

Le dernier des enfants partit à son tour, et il