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de Perrault. Quand la jeune fille est à se promener en voiture, elle rencontre la fée habillée en mendiante ; elle fait arrêter son carrosse pour que la fée puisse y monter, et la fée, ravie de cette marque de bon cœur, marie Cendrouse à un beau monsieur.


J’ai recueilli dans l’Ille-et-Vilaine un conte intitulé : Poucerot ou Peucerot, qui ne diffère du Petit Poucet que par les détails : l’ogre a deux bottes de sept lieues, et quand il se met à la poursuite des petits garçons, il n’en prend qu’une. Poucerot la lui dérobe pendant qu’il est endormi, et, après avoir demandé de l’argent à l’ogresse, il se sauve avec ses frères et achète une belle ferme. Mais l’ogre prend sa seconde botte de sept lieues et se met à la poursuite de Poucerot, qui finit par le lasser et par lui enlever sa seconde botte.

Une petite fille des environs de Moncontour m’a récité, sous le titre de Petit Peuçot, un conte qui n’est guère différent de celui de Perrault ; l’ogre y est appelé Sarrasin ; — plusieurs fois j’ai entendu nommer les ogres des sarrasins. À la fin Peuçot va à la cour d’un roi, qui lui promet sa fortune s’il peut rapporter le corne (cor ou trompette) du sarrasin ; il parvint à s’en emparer par ruse.

Dans un autre conte intitulé : la Perle (Contes populaires de la Haute-Bretagne, no XIX), trois frères, dont l’aîné et le plus rusé se nomme la Perle, vont chez un ogre ; l’ogresse les met à coucher avec ses filles et leur place sur la tête des bonnets ; pendant la nuit, la Perle substitue les bonnets aux couronnes des filles, et l’ogre, trompé par cet échange, tue ses filles et veut ensuite, quand il a reconnu son erreur, manger la Perle et ses frères ; mais la Perle persuade à l’ogre de le laisser engraisser. La Perle vole à l’ogre ses bottes qui font sept lieues à l’heure, sa lune qui éclaire sept lieues à la ronde (Cf. Luzel, le Géant Goulaffre, demi-lune qui sert de lanterne) et sa ba-