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On en trouve aussi beaucoup de traces en pays bretonnant ; mais, pour le moment, je ne m’occupe que du pays gallot.

J’ai entendu parler, mais à l’état vague, de légendes concernant Gargantua : jusqu’à présent, je n’ai recueilli que des fragments insignifiants. Mme de Cerny a été plus heureuse, et voici l’analyse du conte de la Dent de Gargantua (p. 70-79).


Gargantua était si grand qu’en deux enjambées il allait de Saint-Malo en Angleterre, passait par dessus les clochers, et faisait en huit jours le tour du monde. Il passa par Dinan, visita les géants de Saint-Samson[1], et fut si charmé de la Rance, ruisseau formé des larmes de sa sœur veuve, qu’il résolut de se fixer sur ses bords ; mais il était très-gêné, parce qu’il ne trouvait point de grotte. Toutefois comme c’était l’été, il vécut à la belle étoile et eut envie de devenir amoureux.

Un jour, en allongeant la jambe, il renversa

  1. Ne serait-ce pas une allusion au menhir de la Tiemblaye, qui aurait été planté par des géants ?