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Qui se disent les uns les autres,
Dans leur joli langage :
Malheur aux pauvres fillettes
Qui se mettent en ménage !
Pour s’y mettre en ménage,
Faut avoir de l’argent,
Et lorsqu’on a homme et enfant,
Il faut embrasser l’ouvrage,
Et puis toujours recommencer
L’embarras du ménage.
Huit jours avant ses noces,
S’en fut chez ses amis :
Ah ! venez tous, petits et grands,
Pour vous réunir au balle ; (sic)
Munissez-vous d’un mouchoir blanc
Pour essuyer mes larmes.
Le joure de ses noces,
Le joure le plus beau,
Elle est couverte de roses blanches,
De roses pénitentes,
Et le ruban de trois couleurs,
Le ruban de souffrance.
Huit jours après ses noces,
S’en fut chez son papa :
Papa, vous m’avez mariée,
Mariée avec un homme
Qui est toujours au cabaret,
Ça n’fait pas not’ besogne.