Page:Paul Sébillot - Littérature orale de la Haute-Bretagne.djvu/264

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

III. La Chèvre.

Il y avait une fois une chèvre qui allait au marché ; elle avait des petits biquetons dans sa cabane, et elle leur dit :

— Il ne faudra pas ouvrir la porte au loup, parce qu’il vous mangerait. Vous ouvrirez quand je vous montrerai ma patte blanche.

Le loup, qui avait vu la chèvre aller au marché, arriva à la cabane, et dit en adoucissant sa voix qu’il était la mère des biquetons ; les petits demandèrent à voir la patte, et comme elle était noire, ils n’ouvrirent pas.

Le loup alla chez un meunier et lui demanda de la farine ; il se mouilla la patte et la mit dedans, de sorte qu’elle paraissait toute blanche ; mais en se rendant à la cabane, il secoua sa patte, et quand il la montra aux biquetons elle était toute grise, parce qu’il ne restait plus qu’un peu de farine, et les biquetons ne voulurent pas encore lui ouvrir.

La mère arriva, montra sa patte blanche et dit :