Page:Paul Sébillot - Littérature orale de la Haute-Bretagne.djvu/256

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Elle prit son tourterin tourterette, et rencontra un lièvre qui lui en demanda à manger ; elle refusa en disant qu’elle allait le porter à sa grand’mère Jeannette qui n’en avait pas mangé depuis sept ans.

Plus loin elle vit venir un loup qui lui demanda aussi la permission d’y goûter ; la petite fille ne voulut pas, et dit au loup qu’elle gardait son tourterin tourterette pour sa grand’mère Jeannette qui n’en avait pas mangé depuis sept ans.

— Où demeure-t-elle ? dit-il.

— Au village, là-bas, répondit l’enfant.

— Iras-tu par les sentiers ou par le grand chemin ?

— Par les sentiers, car les routes sont trop crottées.

Le loup arriva en toute hâte à la maison et croqua la bonne femme dont il prit les hardes, et se coucha dans le lit.

Quand la petite fille fut entrée dans la maison, elle dit :

— Ma grand’mère Jeannette, je suis venue vous apporter un petit tourterin tourterette.

— C’est bien, répondit le loup.

— Ma grand’mère, on m’a dit de vous faire de la soupe.

— C’est bien.