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Il le passa à sa mère, qui l’approcha de ses lèvres, et le sifflet disait :

Sifflez, sifflez, ma mère,
Ce n’est pas vous qui m’avez tuée naguère.

La cadette l’approcha de ses lèvres, et le sifflet disait :

Sifflez, sifflez, ma sœur ;
Ce n’est pas vous qui m’avez tuée.

Mais l’aînée ne voulut pas toucher au sifflet. Son père l’y força en la menaçant de la battre, et dès qu’elle l’eut approché de ses lèvres, le sifflet dit :

Sifflez, sifflez, ma sœur ;
C’est vous qui m’avez tuée.

Quand les parents entendirent cela, ils la chassèrent de la maison paternelle, et je ne sais ce qu’elle est devenue.

(Conté en 1880, par Mademoiselle Mathilde Delasalle, de Matignon, qui l’a appris d’une de ses bonnes, Marie Onen, de Plancoët.)


Cf. La Flauto (la Flûte), conte agenais recueilli par J.-F. Bladé (ce sont deux frères qui vont à la recherche d’une orange ; l’aîné tue son cadet qui l’avait trouvée ; le fils aîné devient héritier, et se marie ; quand son fils a sept ans, il va dans la forêt