Page:Paul Sébillot - Littérature orale de la Haute-Bretagne.djvu/222

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

IV. Le Revenant de la Garaye.

On sait que M. de la Garaye se rendit célèbre au siècle dernier par sa bienfaisance : l’humanité et la charité n’ont pas paru aux gens de la campagne des mobiles suffisants pour déterminer le noble seigneur et sa femme à consacrer leur vie à des œuvres charitables, et ils ont fait intervenir des avertissements de l’autre monde. Voici une histoire que beaucoup de personnes de Dinan se souviennent d’avoir entendue dans leur jeunesse :

Monsieur de la Garaye, en son jeune temps, menait joyeuse vie dans son château ; il avait avec lui sa femme et son beau-frère, et tous les jours ils allaient à la chasse, passant par dessus les clôtures, foulant les moissons et les prés ; et de tout le voisinage s’élevait un cri de malédictions contre les seigneurs de la Garaye.

Le frère de Madame fut tué à la chasse, et peu après ses funérailles, auxquelles assistèrent plus de cent prêtres, et qui furent magnifiques, il se