— Si, j’irai ; c’est bien décidé.
Il se mit en route pour aller trouver le seigneur, auquel il offrit ses services.
— Combien demandes-tu ? lui dit son maître.
— Quatre cents francs par an.
— Soit ; mais tu sais que le premier de nous deux qui se fâchera sera obligé de se laisser couper une rouelle de peau sur la fesse.
— C’est bien, répondit le garçon.
Le lendemain, son maître l’envoya faucher dans une prairie, et lui dit de revenir à neuf heures pour déjeûner.
Chacun sait que le métier de faucheur est très-pénible ; aussi le garçon avait bien faim quand à neuf heures il arriva au château.
— Te voilà sans doute revenu pour déjeûner ? lui demanda le seigneur.
— Oui, monsieur.
— Mais tu te passeras bien de déjeûner.
— Et vous, dit le garçon, vous fâcherez-vous de me donner à manger ?
— Non, se hâta de répondre le seigneur, qui lui fit servir à déjeûner.
En mangeant, le domestique prenait les meilleurs morceaux, et il disait :
— Vous ne serez pas fâché de me les donner, n’est-ce pas ?
Mais le seigneur pensait : « En voici un petit