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et son seigneur, où le soufflet est remplacé par un sifflet ; dans Richedeau, où le héros, pour ressusciter sa femme, lui souffle dans l’oreille.

Le boisseau où collent les pièces d’or a aussi plusieurs similaires (Cf. Cosquin, Richedeau, et pour les contes étrangers où l’épisode similaire se trouve la note qui le suit ; H. Carnoy, conte cité ; Luzel, Le meunier et son seigneur).

Enfin le dénoûment du Fin voleur, où il persuade au seigneur que l’étang est rempli de pièces d’or et de choses précieuses, se rencontre dans les deux contes lorrains de M. Cosquin cités plus haut, dans les deux contes bretons de M. Luzel ; dans Guillaume Pec, conte basque de M. Cerquand.

On peut aussi comparer un autre conte breton recueilli par M. Corentin Tranois à Rosporden, et publié dans la Nouvelle revue de Bretagne, troisième année, p. 280, sous le titre de : Le comte, le curé et le paysan, et les Muscades de la Guerliche, conte flamand de Deulin.

En Haute-Bretagne, plusieurs épisodes du Fin voleur se trouvent mêlés a d’autres contes, à celui de la Jeannaie, autre voleur avisé (marmite qu’on fait bouillir en la fouettant, fouet qui ressuscite, etc.), qui a des tours qui lui sont spéciaux, et qui attrape aussi son seigneur. Vers Plancoët, on a localisé l’aventure, et c’est M. de Boisadam — nom d’une ancienne famille du pays — qui est la dupe de la Jeannaie. Ces mêmes aventures sont attribuées à un Meunier qui dupe le roi, et finit par le faire se jeter dans un étang, en lui assurant qu’il est plein de porcelaine. Ce conte a un épisode curieux : c’est celui où le meunier ayant trouvé le moyen de faire peur à des voleurs et de leur dérober leur argent, fait accroire au roi qu’il a gagné tout cela « en vendant des peaux de femmes ». Le roi fait tuer ses servantes et envoie leur peau au marché.

Sur le mythe du Fin voleur, on peut consulter l’étude très-