III.
Les Boutons d’or.
Il y avait une fois une bonne femme dont le mari était cantonnier. Un jour qu’il travaillait sur la grande route, il trouva une valise qui était pleine d’or. Il revint au logis, et dit à sa femme :
— C’est moi qui ai trouvé un joli sac de cuir avec de beaux boutons dedans ! J’aurai pour longtemps avec quoi boutonner mes culottes.
— Fais-moi-les voir, dit la femme.
Elle ouvrit la valise, et comme elle était moins simple que son homme, dès qu’elle eut vu ce qu’elle contenait :
— Va te coucher, dit-elle ; tu es malade.
— Mais non.
— Si, je le vois bien ; il n’y a qu’à regarder ta figure.
Quand son homme fut couché, elle l’endormit en lui faisant respirer des herbes fortes, mit deux œufs dans son lit, puis baratta du lait.
Le soir, le cantonnier voulut se lever ; mais