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lui présentait de la viande ; quand il n’en eut plus il la laissa manger ses bras, qui lorsque la bête arriva en haut, étaient dévorés jusqu’à l’os.

Mais les princesses lui donnèrent un baume qui le guérit si complètement, qu’on ne voyait pas même de cicatrice.

Il épousa la plus belle des trois princesses : les deux autres se marièrent avec ses compagnons, et ils vécurent tous ensemble, riches et heureux.

(Conté en 1879 par Jean-Louis Roussel, d’Ercé, âgé de treize ans.)


Outre les contes populaires de la Haute-Bretagne cités plus haut, et dont le plus voisin de celui-ci est le Capitaine Pierre, voici quelques épisodes similaires qui se trouvent dans des contes encore inédits que j’ai recueillis en divers pays de la Haute-Bretagne.

Dans Petite-Baguette, qui m’a été conté à Ercé, Petite-Baguette après diverses aventures s’arrête dans un château avec ses compagnons Brise-Fer, Petit-Palet, Range-Montagne, qui chacun a son tour sont rossés, et presque tués par le nain qui met dans la soupe de la cendre, du crottin, etc. Petite-Baguette, qui les guérit en les touchant de sa canne qui pèse sept cents livres, bat le nain qui était le diable, et, après lui avoir fait signer un écrit où il renonce au château, va avec ses compagnons dans un second château où il délivre trois princesses, enfermées dans un souterrain ; il remonte à terre sur le dos d’un énorme pigeon aussi vorace que le vieil aigle des contes similaires.