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ils ne virent personne, et après avoir soupé, ils allèrent se coucher dans les chambres et dormirent tranquillement.

Le lendemain, Jean de l’Ours et l’Arracheur de chênes partirent pour la chasse, en laissant au château leur camarade, qui devait faire la cuisine et les avertir de rentrer en sonnant la cloche quand il serait midi.

L’Arracheur de moulins, resté seul, se mit à préparer le repas, et il vit venir un petit diablotin qui claquait des dents et répétait : J’ai froid! j’ai froid!

— Viens te chauffer, petit gars, lui dit l’Arracheur de moulins.

— Viens me chercher, car j’ai peine à marcher.

— Mets-toi au feu si tu veux ; je ne me dérangerai pas pour toi.

Quand le diablotin se fut bien réchauffé, il ôta le couvercle de la marmite et y jeta des poignées de cendres.

— Méchant garçon, lui dit l’Arracheur de moulins, je vais te faire passer par la fenêtre !

— Si tu le peux, repartit le nain, qui se mit à le frapper bien fort, et quand il le laissa il ne pouvait presque plus remuer.

Il oublia de sonner la cloche, et l’heure de midi était passée depuis longtemps quand les chasseurs, avertis par la faim que le moment de