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pas retrouvés en réto-roman. Je le retrouve avec un sens dérivé dans cavriú « stehende, dürre Tanne » (Carigiet).

109. Scandula skintala.

All. mod. schindel. Rtr. schlonda. (Carisch, Carigiet).

110. Pannu lahhan.

All. mod. laken. Parmi les noms de vêtements, il ne subsiste plus en réto-roman moderne que pannu, camisa, pragas, uuanz. Il n’est pas étonnant pour plusieurs comme seia, devrus, uuindicas, qu’ils soient disparus avec la chose qu’ils signifiaient. Tunica survit aussi dans le frioulan tònie (Pirona).

114. Devrus deohproh.

All. theoh-brôch, littér. pantalon de cuisse. C’est « une sorte de tablier entourant les reins et les pantalons ». Le mot roman vient de l’allemand et se retrouve dans Isidore et Paul Diacre sous la forme latinisée TUBRUCUS, TUBRUGUS (cf. Diez).

115. Fasselas fanun.

All. mod. fahnen. Le ms. a fanun et non faciun comme a voulu lire Holtzmann, à l’avis de qui Diez s’est rallié. Cette glose sur laquelle Diez s’escrime vainement ne peut s’expliquer que par la comparaison avec une des gloses de Vienne (qui sont réto-romanes), où on lit : sella lenti fano (= toile des reins), glose que Diez a génialement restituée en [fa]sella lentifano (p. 127). Ce fasella fasselas représente donc un latin *FASCELLAS et signifie « bande ou écharpe entourant les reins ». Il est probable que dans notre glose le scribe a omis un mot de la traduction allemande et que la glose était fasselas lentifanun.

118. Uuanz irhiner.

Il faut suppléer hantscôh. Le sens est : gant en cuir blanc.

119. Uuasa uuahsir.

Nous avons peut-être affaire ici à un de ces collectifs propres au réto-roman, qui aurait le sens de « la vaisselle », « les vaisseaux ». En tout cas, VAS existe en réto-roman : à Erto veṡ « Gefäss », « eiserne Oelflasche » (Gartner, Zeitschr., XVI, 357).