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un grand nombre de neutres latins devenus grammaticalement des féminins sing., mais exprimant une collectivité (Gartner, Gram. § 101).

22. Enfin, la perte de l’M dans MEUM est parfaitement conforme aux données du réto-roman (cf. les formes de MEUM dans Gartner, Grundriss, I, 477, note 2). En ce qui concerne la substitution de ME à MIHI, il faut faire remarquer qu’elle n’est nullement étonnante, mais à propos de l’exemple tout isolé du huitième chapitre indica mih, il convient de rappeler que « man unterscheidet an vielen Orten sogar noch ME und MIHI, TE und TIBI. » (Gartner, Grundriss, I, 482.)

23. On constate le changement de conjugaison tout au moins pour le verbe RADERE : radir (Carigiet). Va est aussi la forme du rtr. pour VADE, voy. Gartner, Gram. § 26.

Est-il possible de préciser encore et de dire à quelle partie du domaine réto-roman appartiennent les Gloses de Cassel ? Je crois que oui. Le traitement du suffixe -ARIUS (-ar) et les pluriels (à radical en l, t) de la deuxième déclinaison en -i excluent la partie occidentale du domaine (Grisons), car celle-ci pour -ARIUS a une forme primordiale *-air. Le Tyrol aussi est exclu à cause du maintien de AU latin et de W germanique. Je crois donc que c’est à la partie restante, au Frioul, qu’appartient notre texte.