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Les finales -CUS, -COS se résolvent en s :

pis first 106 = *PICUS
devrus deoproh 114 = TUBRUCOS
C, G.

11. C, G + a étaient-ils altérés dans la langue des Gloses ? Il est impossible de le dire. D’aucuns pourraient arguer de la forme tout isolée keminada cheminata 97 où ke représente CA latin, mais quant à moi j’estime que keminada ne prouve rien pour la prononciation de C, G. Je partage avec Darmesteter l’avis que C, G ont très bien pu se palatiser encore après le passage de A initial à e : qu’on veuille bien se rappeler le traitement en français des mots germaniques qui renferment K + E et de dérivés tels que duchesse, sachet.

On ne peut pas dire non plus que C, G étaient altérés dans le groupe -CL- car la forme cramailas hahla 134 = CRAMACULAS est absolument isolée au milieu d’une multitude d’autres en -CL-et une forme siccla 126 avec redoublement du c semble bien prouver qu’on avait encore là la prononciation de c dur. Cramailas doit être une faute pour cramaclas.

Intervocaliques, C, G sont déjà tombés ou réduits à i selon le cas. Ainsi :

tunica, seia tunihha 111 (= SAGA)
liones seh 145 (= LIGONES)

Ils ne tombent pas toujours cependant :

pecunia fihu 62
pecora skaaf 63
aucas cansi 83
pragas proh 113
saccuras achus 138.

Il se peut que quelques-uns de ces mots soient écrits dans leur forme latine, mais pour saccuras le redoublement du c prouve qu’il y était encore prononcé.

12. Quant à C, G + e, i, ils étaient indubitablement altérés à l’époque des Gloses. Cela est prouvé d’une façon certaine par falceas segansa 141, où le groupe ce représente le son nouveau, car FALCEM, s’il eût passé à la première déclinaison à l’époque où le C était encore dur, eût produit falca (comme en roumain) et non falcea. D’autres exemples, où l’on a la combinaison ci pour le son nouveau sont :

facias uuangun 10
auciun caensincli 84

et peut-être pirpici uuidari 74 (= BERBICES, Diez).