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des hospices de Paris étaient élevées et formées au travail. C’est ce que l’on a appelé l’école de Lépine. La première grande filature, construite dans le Haut-Rhin, à Wesserling, date de 1803 ; l’année suivante l’on comptait dans le même département cinq filatures. C’est en 1812 que le premier moteur à vapeur pour la filature apparut à Mulhouse. C’est seulement en 1825 que fut ouvert en Alsace le premier tissage mécanique faisant marcher 240 métiers ; ce n’est que dans les dernières années du gouvernement de juillet que le tissage mécanique prit racine et consistance à Sainte-Marie-aux-Mines. La Normandie, qui avait devancé l’Est pour la création des ateli

établissant dès le dix-huitième siècle un tissage à Saint-Sever, fut plus lente et moins radicale dans la transformation de ses procédés. Elle conserva longtemps, elle conserve encore, à côté de la main-d’œuvre des manufactures, la main-d’œuvre à domicile, Mais la proportion de l’une à l’autre s’altère née en aunée, et l’usine gagne autant que la chaumière perd. En quelques années, de 7,794 le nombre des métiers mécaniques de la Seine-Inférieure pour le tissage du coton s’est élevé à 9,188, à la date de 1861. Dans le Nord, à Saint-Quentin, Amiens, Lille, Roubaix, le tissage mécanique prend chaque jour de plus grandes proportions. Non-seulement les tissus communs, mais les façonnés commencent à y être travaillés dans les usines. Des calculs qui offrent toutes les garanties d’exactitude prouvent que dans le tissage l’emploi des