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PRÉFACE


Tout dans ce récit, dans ces dessins, est conforme à la vérité. Il ne faut pas y chercher des aventures extraordinaires. Je n’ai pas, comme d’autres navigateurs, rencontré des crocodiles dans les eaux du lac de Neuchâtel, pas d’ours non plus au bord de la Volga, mais seulement un petit loup maigre qui n’a même pas fait attention à moi. J’ai fait naufrage à la vérité, j’ai été jeté en prison, mais moins souvent que saint Paul, mon patron.

Je voudrais seulement faire un peu mieux connaître ces grands fleuves et ces petites rivières avec lesquels j’ai parcouru trois mille lieues d’Europe, raconter leurs vies si diverses, peindre le caractère des uns, si violent qu’il va jusqu’à l’emportement, l’allure des autres, si douce qu’elle est presque le sommeil.

Quelques-uns de ces voyages datent de quinze ans ; c’est beaucoup dans la vie d’un homme, c’est peu de chose dans celle d’un fleuve. Il compte peut-être un