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soulager l’embarcation. Nous avons presque toujours à tirer le bateau ; nos hommes ont de l’eau jusqu’à la poitrine. Un d’eux glisse dans un trou, et nous avons grand’peine à l’empêcher de se noyer. Cinq minutes après sa sortie de l’eau, ses vêtements étaient tout couverts de glaçons. Je lui demande s’il avait froid, il me répond avec le stoïcisme des Iroquois : « mes habits sont froids, mais moi je n’ai pas froid. »

16 octobre. — Le temps devient si glacial que nous nous demandons si nous pourrons traverser les montagnes cette année. La corde qui sert à tirer l’embarcation se casse deux fois, et notre bateau court grand risque de se briser en mille morceaux sur les rochers ; si ce malheur nous arrivait, nous perdrions nos provisions et nous mourrions probablement de froid.

17 et 18 octobre. — Beau temps. Cette rivière est la plus monotone que j’aie vue dans mes voyages. Rien que des pointes les unes après les autres, toutes couvertes de pins, sans aucun aspect étendu. Le cours de la rivière, bien que tortueux, est rapide, interrompu par des chutes, et marchant de six à sept milles à l’heure.

19 octobre. — Nous rencontrons un chasseur indien avec sa famille ; il a deux canots ; il en vend un à Colin Frazer, qui s’y embarqua avec quatre hommes afin de soulager le nôtre. Nous achetons de cet Indien de la viande de castor et des nez d’élans ; ces derniers forment un manger délicieux et sont très-goûtés des Indiens.

22 octobre. — Les hommes des embarcations sont bien disposés. Je mesure un arbre couché par terre et qui marque sept pieds de tour ; nous trouvons trois ours laissés en cache par Colin Frazer, un vieux et deux