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qualité de joueur de pipeaux, quand sir Georges explorait la rivière Frazer. Il fit un grand voyage à travers un pays peu connu, chez des Indiens qui n’avaient presque jamais vu de blancs. Colin portait les pipeaux, en gardant son habit d’highlander ; quand on s’arrêtait dans les forts ou dans n’importe quel autre endroit, on le faisait jouer, au grand étonnement des naturels, qui le prenaient pour un parent du Grand-Esprit ; c’était la première fois qu’ils voyaient un homme aussi extraordinaire. Un des Indiens lui demanda d’intercéder pour lui auprès du Grand-Esprit ; mais, ajoute Frazer, le demandeur connaissait mal mon peu d’influence sur ce personnage !

10 octobre. — Je quittai la troupe ce matin pour continuer en avant, et à deux heures de l’après-midi, après une marche rapide, j’atteignis le fort Assiniboine sur la rivière Athabasca. Cet endroit, bien qu’honoré du nom de fort, est une simple construction employée à garder les chevaux. Nous y trouvâmes deux bateaux que les hommes se mirent de suite à réparer. À deux heures, nous repartons, et pendant les cinq jours suivants, nous faisons peu de chemin, ayant à lutter contre un courant rapide ; les eaux basses nous contrarient aussi beaucoup. Nous n’avons ni gibier ni Indiens, ce qui a rendu notre route terriblement monotone ; les matinées deviennent glaciales.

15 octobre. — À l’heure du déjeuner, il fait très-froid et il neige ; nous tenons conseil ; on décide que vu le temps, cinq hommes, un des bateaux, et le commis Charles retourneront au fort Assiniboine avec les paquets de peaux pour la Russie. Nous nous empilons alors dans le bateau qui reste, et nous sommes obligés souvent de descendre à terre à cause des eaux basses pour