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commis appelé Charles, qui se rendait à un poste du flanc des montagnes Rocheuses, d’un M. Gillveray et de dix-huit hommes ; nous emmenions soixante-cinq chevaux pour porter les bagages et les provisions. Ce nombre de chevaux peut paraître énorme pour une si petite troupe ; mais Edmonton était le dernier poste où nous pussions trouver des provisions ; de ce côté-ci des montagnes, et nous devions forcément en emporter de grandes quantités. Grâce aux lenteurs du départ et à l’agitation des chevaux, le premier jour de marche ne nous mena qu’à la crique de l’Esturgeon, à seize milles.

7 octobre. — Les prairies s’éloignent vite de nous. Nous marchons au nord. Le chemin devient presque impraticable, à cause de l’humidité et de la boue ; les chevaux s’embourbent à chaque pas, en perdant leur charge dans leurs efforts pour se tirer d’affaire. Nous sommes assez heureux de pouvoir varier notre ordinaire ; nous tuons des oies sauvages qui me sembleraient moins mauvaises si nous avions du sel pour les assaisonner.

8 octobre. — La tempête dont j’ai parlé plus haut avait déraciné des arbres immenses et les avait amoncelés dans toutes les directions. Cela nous retient pendant des heures : il faut que les hommes coupent et taillent pour nous livrer passage. Cette marche à travers des bois épais fut donc des plus pénibles.

9 octobre. — Mauvais chemin et pas de gibier. Nous nous tenions à côté des chevaux. Un highlander, du nom de Colin Frazer, nous rejoint. Il se rend à un petit poste dont il est chargé, à l’embouchure de la rivière Athabasca, dans les montagnes Rocheuses, où il vient de passer ces onze dernières années. Il a été amené dans le pays par sir Georges Simpson, en