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queur pouvait bien avoir été empoisonnée par les blancs, pour se venger de ce que la brigade de canots avait été attaquée l’année précédente. On décida donc de faire goûter la liqueur au préalable, et on choisit pour cela huit des plus vieilles femmes du camp. Celles-ci y furent prises, et, commençant à être soûles, se mirent à chanter. Alors un vieux chef arrêta leurs libations, en disant que le rhum ne pouvait être empoisonné, et qu’il était bien trop bon pour être bu par des vieilles femmes. Toute la tribu se mit donc de la partie, et le tonneau fut bientôt vide.

Un jour, pendant que je flânais au sud du fort, je vis deux Assiniboines qui chassaient le bison. L’un d’eux était armé d’une lance faite d’une tige de frêne, ornée de touffes de cheveux et armée d’une pointe de fer ; l’autre portait un arc recouvert de nerfs de bison. Les Indiens se servent de ces arcs avec une force et une adresse rares ; par exemple la flèche traverse le corps d’un bison et va se ficher en terre de l’autre côté.




CHAPITRE XI.


Nous restâmes à Edmonton jusqu’au 6 octobre, pour nous préparer au pénible voyage qui nous attendait. Nous partîmes le 6, au point du jour. Notre troupe se composait de M. Lane et de sa femme, d’un jeune