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nous faisaient une constante escorte. Nous campâmes ce soir-là sur les rivages d’un superbe lac d’eau douce. Pendant notre route de la journée, nous avions passé devant plusieurs lacs desséchés généralement petits, qui étaient couverts d’une couche de sous-carbonate de soude ; leurs rivages étaient semés de plantes qui ressemblaient à cette végétation marine qu’on nomme criste, mais la couleur était pourpre. La couche de soude est si unie que ces lacs semblent recouverts de neige.

26 septembre. — M. Rundell, complètement épuisé de la journée de la veille, resta au camp ce matin avec le gamin indien. Nous le quittâmes à notre grand regret, M. Rowand et moi, à trois heures et demie du matin, et nous galopâmes toute la journée, ne nous arrêtant qu’une heure pour déjeuner et faire souffler les chevaux.

Vers cinq heures du soir, nous rencontrâmes, à dix milles du fort Edmonton, une société de gens du fort à la chasse des oies sauvages ; ils avaient été fort heureux, et voyant l’état piteux de nos chevaux, ils nous donnèrent les leurs pour nous permettre d’arriver plus vite au gîte.

Au bord de la rivière, que l’on traverse pour gagner le fort, M. Rowand qui montait un bon cheval se jeta à l’eau ; j’y poussai le mien, quoique plus petit ; mais il ne put me porter et perdit pied en heurtant un rocher caché dans l’eau. Je faillis y rester, à la grande joie de M. Rowand, qui me regardait du rivage ; mais j’en sortis cependant à mon honneur.

Edmonton est un grand établissement ; on y conserve de grandes provisions de viandes séchées, de langues et de pimmikon. Il est habité toute l’année par un facteur chef avec un employé, et quarante ou cinquante