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deux plus belles qualités pour un chef, car le vol des chevaux vaut l’art de prendre des scalps. Nous avons toutes les peines du monde à nous débarrasser de ces braves gens.

Ils réussirent toutefois à retenir adroitement un bateau resté en arrière, et on dut leur donner du tabac pour qu’ils nous permissent de continuer notre route.

16 septembre. — Nous avançons jusqu’au milieu de la journée dans le plus ravissant pays, couvert de luxuriantes prairies ; les plaines émaillées de fleurs de toutes sortes présentent l’apparence d’un véritable jardin. Tandis que nous préparons notre déjeuner et que nos chevaux paissent, nous voyons une troupe d’Indiens sur l’autre bord de la rivière, qui faisaient des signaux à d’autres de leurs amis cachés. Sur ce, huit de leurs jeunes guerriers viennent faire une reconnaissance, et voyant que nous sommes des amis, ils nous conduisent à leur campement où nous leur marchandons des chevaux.

Je fais le portrait d’un de leurs chefs, Otisskun, ou « la corne, » ou plutôt un dessin de son dos d’où pend un sac contenant des cheveux ou des ossements de ses parents. Les Indiens portent constamment ces sacs, pour lesquels ils professent un respect sans bornes, qu’ils aillent à pied, à cheval, ou pendant leur sommeil, et cela pendant trois ans. Ce n’est pas seulement dans cette tribu, mais dans toutes les autres que l’affection pour les parents est très-remarquable, bien qu’elle ne se manifeste en apparence que d’une façon bizarre. Comme exemple, je pourrais mentionner la coutume universelle des mères indiennes, qui cherchent avidement un autre enfant, même celui d’un ennemi, pour rempla-