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à quelque distance de là. On mit les munitions et les autres objets délicats dans un panier fait de branches de saule et garni de peau de bison. On posa ces paniers sur l’eau, et chacun traînant son panier par les dents et se tenant à la queue de son cheval, atteignit sain et sauf l’autre rive.

14 septembre. — Nous voyons un nombre immense d’antilopes des prairies. Ces animaux sont extraordinairement rapides et très-craintifs, mais possédés d’une immense curiosité qui les pousse à regarder tout ce qu’ils ne connaissent pas, tant que leur odorat n’en est pas saisi. Notre chasseur part pour la vallée, afin de me montrer la manière de les tirer. Il se met à ramper et se cache derrière un petit buisson, de façon à être à bon vent, puis il agite doucement un morceau de toile attaché à la baguette de son fusil ; les antilopes voient ce chiffon, et s’approchent graduellement jusqu’à portée ; il en tue un ; le reste s’enfuit comme un éclair.

15 septembre. Une heure après avoir quitté le gîte, nous tombons sur un campement d’Indiens crees, qui viennent nous trouver en grand nombre. M. Rowand connaissait leurs chefs, aussi nous témoignent-ils beaucoup d’amitié ; nous leur achetons de la viande sèche. Un an plus tard, en revenant, je rencontrai leur grand chef, Kee-a-Kee-Ka-Sa-coo-way, ou « l’homme qui pousse le cri de guerre, » et j’appris quelque chose de son histoire que je mettrai à la fin de ce journal. Quand je le rencontrai au fort Pitt, en janvier 1848, le second chef, Muck-e-too, ou « la poudre, » agissait comme son aide de camp ; le chef donnait les ordres à voix basse, et lui les transmettait à cheval dans le reste du camp d’une voix sonore. Muck-e-too est un grand guerrier et un grand voleur de chevaux, les