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rivière Cumberland. Là, les hommes mettent les bricoles pour traîner les bateaux en remontant la rivière pendant plusieurs jours. Vu une grande quantité d’os de bisons noyés l’hiver précédent en essayant de passer sur la glace : les loups les avaient rongés et nettoyés avec le plus grand soin.

30 août. — Nous avons rencontré aujourd’hui une bande de Crees qui nous procurèrent de la viande de bison, avec des langues et des queues de castors ; ce dernier morceau est considéré comme d’une grande délicatesse. C’est une substance grasse et cartilagineuse que je ne trouvai pas mangeable ; le reste de notre troupe sembla néanmoins le goûter beaucoup. Quant aux langues, elles étaient excellentes ; on les prépare en les séchant à la fumée des cases.

À mesure que nous remontions la rivière, les bords présentaient une apparence plus agréable ; ils se couvraient de pins et de peupliers ; ces derniers poussent où les pins brûlent. Les hommes souffrirent beaucoup de la chaleur, qui était excessive.

6 septembre. — À environ dix-huit ou vingt milles de Carlton, nous entendons un bruit terrible dans l’eau, mais si loin qu’on ne pouvait s’en expliquer la cause. M. Rowand crut d’abord que c’était un grand parti de Pieds-Noirs traversant la rivière à cheval derrière nous. Nous chargeons de suite nos fusils ; mais, en arrivant à l’endroit, nous découvrons que c’était le gardien des chevaux du fort qui faisait passer ses animaux, pour les mettre à l’abri des loups du voisinage.

7 septembre. — Le pays dans les environs de Carlton diffère beaucoup de celui que nous avions traversé jusque-là.