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baie d’Hudson. Cette race est plutôt plus petite que celle qui habite la plaine, probablement parce qu’elle souffre beaucoup de la faim. On cite même des cas où les Mas-ka-gau se sont mangés entre eux. Leur langage ressemble un peu à celui des Crees, mais il n’est pas agréable à entendre parler. Je fis le dessin de l’un d’eux, appelé l-ac-a-way, ou « l’homme qui est allé à la chasse sans lever le camp. »

Je restai à Norway-House jusqu’au 14 août, attendant la brigade d’embarcations descendue au printemps à la factorerie de York, dans la baie d’Hudson, avec les fourrures, et que l’on attendait à son retour avec les provisions pour le commerce de l’intérieur. Notre temps s’écoula d’une façon très-monotone jusqu’au 13, jour où M. Rowand, facteur chef, arriva avec six bateaux ; un des bateaux, sous la direction de M. Lane, était destiné à porter les fourrures que paye annuellement la compagnie de la baie d’Hudson au gouvernement russe, pour le privilège de commerce sur son territoire. Ces fourrures se composaient de soixante-dix paquets, contenant chacun soixante-quinze peaux de loutre de la plus belle espèce. On les réunit principalement sur la rivière Mackensie, d’où on les expédie à la factorerie d’York ; là on les trie et on les enveloppe avec le plus grand soin, puis on les porte sur le Saskatchawan, à travers les montagnes Rocheuses et la rivière Columbia jusqu’à l’île de Vancouver, d’où on les envoie à Sitka. Je parle ici en détail de ces fourrures, parce qu’elles nous causèrent toute sorte d’ennuis dans la suite de notre voyage.

Le 14 au matin, nous quittâmes Norway-House dans les embarcations pour aller au lac de la Plaine des Jeux. À peine entré dans le lac de la Plaine des Jeux,