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par l’odeur fétide de leurs excréments, nous regagnons les vaisseaux. Les voyageurs et les Indiens prennent beaucoup d’œufs sur cette île, les œufs de mouette étant considérés comme un mets très-délicat dans de certaines saisons. Il ne semble pas qu’il y ait beaucoup de guano dans cet endroit, parce que probablement, dans les hautes eaux et pendant les pluies du printemps, l’île doit être couverte d’eau.

11 juillet. — Nous entrons dans les rapides situés entre le lac Winnipeg et le lac de la Plaine Verte. Ce nom lui vient d’une plaine de gazon où les Indiens jouent à la balle.

12 juillet. — Traversée du lac de la Plaine Verte : vingt-cinq milles ; le chenal passe au milieu de petites îles rocheuses, et si près qu’on pourrait y sauter du canot. De ce lac nous débouchons dans la rivière du Brochet, et le courant nous porte à Norway-House, à neuf milles, où nous arrivons dans l’après-midi. M. Ross, le gouverneur, nous reçoit avec une grande amabilité. Malgré l’aridité du sol et le froid de ces régions, une mission méthodiste s’est établie à quelques milles du fort. Elle est sous la direction du révérend M. Mason, et se compose d’environ trente habitations, avec une église et une maison pour le ministre. La compagnie soutient cette mission, dans l’espoir d’améliorer les Indiens ; mais, à n’en juger que par les apparences, sans grand succès ; car les naturels de ce lieu sont sans contredit les plus sales de tous ceux que j’ai rencontrés ; aussi, moins on parlera de leurs mœurs, mieux on fera.

Ces Indiens appartiennent à la tribu des Mas-ka-gau, ou Indiens boueux, ainsi appelés de leur habitation dans le pays marécageux qui s’étend de Norway-House à la